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Les Maladies Bucco-Dentaires

D'origine variées, elles se caractérisent par une mauvaise haleine et de la douleur pouvant entraîner une perte d'appétit et un amaigrissement.

Il est donc important de les détecter tôt, pour les prendre en charge le plus rapidement possible et éviter au maximum les effets secondaires.

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La Maladie Parodontale du Chien

La présence de bactéries dans la bouche de l’animal est physiologique. Il arrive cependant qu’elles se développent trop rapidement, ce qui crée la plaque dentaire entraînant le tartre. Si cette plaque s’accumule, une gingivite (inflammation et rougeur des gencives) apparaît progressivement. En l’absence de soin, la maladie évolue en parodontite (inflammation du parodonte) : les dents se déchaussent et l’os adjacent se détériore

Signes Cliniques

Une halitose (mauvaise haleine), une gingivite et du tartre sont généralement les principaux signes. Enfin, on observe des douleurs bucco-dentaires : frottement de la tête et la bouche, refus de s'alimenter, augmentation de la salivation…

La gingivite est une inflammation réversible des gencives. La parodontite, quand à elle, est une affection inflammatoire irréversible du tissu non-gingival (comprenant le cément, l’os alvéolaire et le ligament alvéolo-dentaire).

A mesure que la maladie évolue, des abcès dentaires peuvent apparaître : très douloureux, ils peuvent percer la joue ou entrainer une fistule sous l'œil. Enfin, plus la maladie est avancée, plus le risque de dissémination de bactéries par voie sanguine est important. Elles peuvent migrer jusqu’à des organes sensibles (reins,  foie ou cœur) entraînant d’autres maladies (problèmes cardiovasculaires, maladies hépatiques, diabète, troubles de la reproduction…).

Grades

Stade 0 (animal sain) : le parodonte est sain. La gencive est fine, bien adhérée à l’os. Elle est de couleur rose (ou pigmentée).

Stade 1 : une gingivite, une halitose et du tartre s’installent. Selon la gravité de la gingivite, des saignements peuvent apparaître.

Stade 2 : présence d'une légère parodontite : le tartre commence à s’insérer sous la gencive, les racines dentaires commencent à apparaître, les dents se déchaussent et la gencive adhère moins à la dent.

Stade 3 : la parodontite devient modérée : accumulation de tartre plus importante entraînant la destruction de l’os alvéolaire, déchaussement important des dents et visualisation des racines dentaires. 

Stade 4 : la parodontite est sévère : les dents sont totalement détachées de l’os et la totalité de la racine est visible. La destruction osseuse de la mâchoire peut entraîner une communication avec les cavités nasales.

Traitement

Le détartrage est le traitement de choix : il permet d’éliminer le tartre. Si les dents sont déchaussées, une extraction devient nécessaire Enfin, des antibiotiques peuvent être prescrits pour traiter les surinfections.

Prévention

Plusieurs mesures hygiéniques évitant l'apparition de tartre peuvent être prises : un brossage quotidien des dents, une alimentation spécifique, des os à mâcher voire des friandises enrichies en enzymes. Enfin, un détartrage d’entretien peut éviter le développement d’une maladie parodontale.

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La Gingivo-Stomatite Féline

Chez le chat, les phénomènes inflammatoires de la muqueuse buccale évoluent souvent vers la chronicité et sont rebelles aux traitements. On parle de gingivo-stomatite chronique féline puisque l'inflammation touche la gencive (gingivite) et la cavité buccale (stomatite). Il s’agit d’un mode de réaction de la cavité buccale plus que d’une maladie spécifique. C'est un complexe pour lequel on observe une réponse immunitaire inadaptée de la cavité buccale du chat face à deux types d'agressions : l’infection par le calicivirus (attention de nombreux chats sont porteurs sains!) et les infections bactériennes d’origines dentaires.

Signes Cliniques

Une douleur est très souvent présente. Elle se traduit par une dysorexie voire anorexie (prise alimentaire modifiée voire absente) entrainant un amaigrissement. Le pelage est sale : le chat ne se toilette plus. Il peut également présenter un ptyalisme majoré (production excessive de salive) et une halitose (mauvaise haleine).

A l'examen de la cavité buccale, on observe une gingivite, une stomatite généralisée et des ulcérations plus ou moins profondes pouvant entraîner des saignements sur toutes les muqueuses. Après évolution, une parodontite  plus ou moins importante apparaît.

Examens Complémentaires

L'animal n'ayant pas pu manger dans de bonnes conditions, il est dénutri : ses fonctions et en particulier ses reins peuvent être altérés. De plus, les chats atteints de gingivo-stomatite chronique ont souvent reçu des corticoïdes pendant de longue période, ce qui n'améliore pas la fonction rénale !  Une prise de sang pour une biochimie est donc intéressante voire une numération de formule sanguine en fonction du degré de l'atteinte.

Le calicivirus jouant un rôle central dans le développement de la gingivo-stomatite féline, un prélèvement est à réaliser : on applique une cytobrosse sur les lésions ulcéreuses de la bouche.

Enfin, le FIV (sida du chat) et le FelV (leucose féline) sont deux virus entraînant une baisse d'immunité générale chez les chats. Une infection opportuniste peut donc en profiter pour se développer dans la bouche du chat. Il est donc intéressant de rechercher ces maladies pour comprendre une mauvaise réponse aux traitements et adapter leur durée.

Traitement

Le traitement médical à base d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques n’entraîne qu’une amélioration  .

La stratégie thérapeutique idéale consiste à éliminer toute infection d’origine dentaire afin de diminuer la réponse inflammatoire. Elle permet ainsi au système immunitaire de se concentrer sur l’infection calicivirale qui est incurable. Sont à extraire :

- les dents présentant une parodontite modérée à grave.

- les dents situées en regard des lésions des muqueuses (gingivite ou stomatite).

- les dents présentant des lésions de résorption (perte de matière et fragilisation de la dent et de sa racine). 

La douleur (pendant et après l'opération) est à prendre en charge parfois pendant plusieurs jours. Si possible une hygiène locale est mise en place par application d’un dentifrice.

Plusieurs études ont montré l’efficacité  de cette stratégie thérapeutique, les résultats obtenus sont les suivants : 80% des chats sont significativement améliorés (diminution de l’intensité des lésions et nécessité de moins de médicaments) et 60% des chats sont guéris (disparition des lésions et arrêt de tout traitement). Cependant 20% des chats restent autant affectés qu’avant le traitement. Pour ces derniers, un traitement à base d’interféron oméga félin peut être mis en place. L'administration du produit sur les muqueuses permet de stimuler le système immunitaire localement afin de mieux lutter contre le calicivirus. C'est un traitement long (1 à 3 mois) et onéreux, qui ne présente un intérêt que lorsque les extractions et les soins dentaires ont été correctement réalisés.

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